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Des déchêts dans nos forêts

1er août 2021


Nos techniciens et ingénieurs forestiers parcourent de vastes superficies forestières année après année pour y découvrir des écosystèmes variés et parfois d’une grande beauté. Malheureusement, nos forêts recèlent également les traces anthropiques indésirables que l’homme a laissées sur l’environnement.


Les milieux boisés isolés accessibles par une route carrossable publique sont souvent des lieux où les citoyens peu scrupuleux, les entrepreneurs malveillants ou les touristes insouciants déversent des déchets de toute sorte. Les talus abrupts en bordure de route contiennent parfois des quantités impressionnantes de débris aussi massifs que des carcasses de voitures, des électroménagers ou des pneus usés. Avec les années, ces « dompes » que la végétation tente de camoufler deviennent difficiles à nettoyer. De la grosse machinerie doit être mobilisée sur des terrains difficiles d’accès pour disposer ces rebus.


Photo 1. Le diamètre de l’arbre qui a poussé dans l’un de ces pneus abandonnés dans un boisé de Lavaltrie témoigne de la durée pendant laquelle ces déchets ont séjourné dans l’environnement. Source: RFBiotiques.

Photo 2: Amas de chaudières. Source : La terre de chez nous, édition du 25 novembre 2020.


Photo 3. Tuyaux collecteurs abandonnés.

Dans les boisés de ferme isolés au fond des champs, ce sont parfois les agriculteurs eux-mêmes qui accumulent des déchets. Certaines parcelles forestières essentielles dans le paysage agricole deviennent de véritables cimetières à ciel ouvert pour de vieilles machineries agricoles rouillées et contenant encore des produits toxiques pour l’environnement. L’industrie acéricole génère aussi son lot de déchets. Certains producteurs semblent atteints du syndrome de Diogène et accumulent de vieux équipements de bouillage, pompes, chaudières et surtout de tubulures.


Heureusement, la plupart des producteurs acéricoles demeurent consciencieux sachant pertinemment qu’on ne peut exploiter les ressources de la forêt sans se soucier de l’environnement. Ainsi, des initiatives de recyclage des maîtres-lignes et tuyaux collecteurs commencent à voir le jour un peu partout au Québec. Certains projets subventionnés encouragent les producteurs à donner une deuxième vie au matériel désuet plutôt que de diriger des tonnes de plastique à l’écocentre.


Photo 4. Tube de graisse échappé sur un parterre de coupe.

Dans l’industrie forestière, ce sont trop souvent des contenants d’huile hydraulique ou autres produits toxiques qu’on retrouve sur les anciens parterres de coupe. Ces pratiques nonchalantes datant d’une autre époque ont tendance à disparaître de nos jours et les entrepreneurs avertis se dotent de trousses en cas de déversements accidentels.


Rappelons que, dans tous les cas, nul ne peut jeter ou entreposer sans autorisation des matières résiduelles en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement. De plus, les lois municipales régissent ces situations de nuisance et d’insalubrité de façon à éviter les petits dépotoirs illégaux dont le nettoyage demeure coûteux.


Les forêts dont on exploite les ressources ou dont on profite pour des utilisations récréatives rendent une multitude de services écologiques essentiels à l’ensemble de la société. Ces forêts nous survivront qu’on y soit seulement de passage ou même propriétaire. À ce titre, nous sommes responsables de maintenir l’intégrité des fonctions naturelles des forêts qui nous entourent. Espérons donc que notre responsabilité collective et notre conscience environnementale permettront d’éviter les erreurs du passé quant à la disposition inévitable de nos déchets. Dans l’intervalle, les membres de RF Biotiques continuent d’avoir un œil bienveillant sur nos forêts toujours plus vulnérables.



Par: Jean-Sébastien Malo, ingénieur forestier



Source des photos

Photo 3: Journal de Québec, édition du 3 mai 2021.

Photo 4: Source : Agence des forêts privées de Lanaudière.


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