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Les milieux humides et hydriques: des écosystèmes à préserver (Partie 1)

1er juillet 2021


PREMIÈRE PARTIE: Identification et délimitation



Les milieux humides et hydriques ont de nombreuses fonctions écologiques non négligeables et sont essentiels au bon fonctionnement et à l’équilibre des écosystèmes. Ces milieux abritent une faune et une flore variées, parfois menacées et spécifiques à ces habitats. Les milieux humides contribuent à filtrer et à régulariser les débits de pointe et les inondations et jouent un rôle important dans la séquestration du carbone pour contrer les changements climatiques.


Ruisseau permanent bordé par un marécage arbustif (Source : RFBiotiques)

Cette première partie traitera de l’identification et de la délimitation des milieux humides et hydriques tandis que la seconde, qui paraîtra le mois prochain, concernera les bonnes pratiques et l’aspect réglementaire.



Types de milieux humides


Voici brièvement les grands types de milieux humides. Il en existe de nombreuses déclinaisons et plusieurs types peuvent être contigus et former un complexe de milieux humides.


Tourbières

Sol constitué de tourbe et dont la nappe phréatique est généralement élevée. Elles correspondent souvent à d’anciens lacs envahis par la végétation. Il existe des tourbières ouvertes ou boisées. Les tourbières se divisent en deux grandes catégories selon leur richesse :

  • Bog (tourbière ombrotrophe) : milieu acide alimenté par l’eau de pluie et caractérisé par une dominance de sphaignes et éricacées.

  • Fen (tourbière minérotrophe) : milieu moins acide que le bog, alimenté en minéraux par l’eau et dominé par des herbacées et d’autres mousses que les sphaignes ainsi que des espèces comme le saule, thuya, l’aulne rugueux, etc.


Marais

Le sol est saturé ou recouvert d’eau durant la plus grande partie de la saison de croissance de la végétation. Le marais est caractérisé par une végétation herbacée.


Source : RFBiotiques.

Marécage

Ce milieu est constitué principalement d’espèce ligneuse (bois) à dominance arborée ou arbustive. Il croît sur un sol à drainage déficient soit causé par des inondations saisonnières ou par une nappe phréatique élevée et une circulation d’eau riche en minéraux.


Source: RFBiotiques.

Étang

« Étendue d’eau reposant dans une cuvette dont la profondeur n’excède généralement pas deux mètres au milieu de l’été. Le couvert végétal, s’il existe, se compose surtout de plantes aquatiques submergées et flottantes » (Rappel, s. d.).



Source: RFBiotiques.

Caractérisation de milieux humides


Les différentes instances gouvernementales demandent de plus en plus l’expertise d’un professionnel pour l’identification et la délimitation des milieux sensibles lors de projets intervenant à proximité de ces milieux que ce soit pour l’aménagement forestier, construction, excavation, etc. Bien que les milieux humides « ouverts » soient généralement plus évidents et évités, ce sont les potentiels milieux humides boisés dont les statuts sont les plus complexes à établir.


Les méthodes reconnues d’identification des milieux humides sont celles élaborées par le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques que l’on retrouve dans le guide : Identification et délimitation des milieux humides du Québec méridional.


La cueillette d’information se base sur trois niveaux pour déterminer si nous sommes en présence :

  1. d’une végétation typique des milieux humides;

  2. d’un sol caractéristique des milieux humides (sols hydromorphes);

  3. d’une hydrologie typique des milieux humides.



Végétation

La végétation est évaluée au niveau de sa composition et de la couverture végétale qu’occupe chaque espèce par strate de hauteur (arbre, arbuste, herbacée). Chaque espèce est ensuite classifiée selon son statut hydrique, soit une plante 1) Non-Indicatrice (NI), 2) Facultative des milieux humides (FACH), ou 3) Obligée des milieux humides (OBL). La dominance de l’un ou l’autre de ces statuts permet d’établir si nous sommes en présence d’une végétation de milieux humides (MH).



Sol

Le sol est évalué au niveau de sa composition/texture, de son drainage et par la présence d’indices marquant la profondeur, les vacillations ou la stagnation du niveau de la nappe phréatique.


Sol sableux, mais nappe phréatique visible près de la surface. Source: RFBiotiques.


Hydrologie

Enfin, l’hydrologie est évaluée par la présence d’eau visible et/ou d’indicateurs physiques de la présence d’eau ayant lieu sur une période suffisamment longue pour influencer le sol ou la végétation. Voici d’ailleurs quelques indicateurs primaires et secondaires courants :


Si vous avez des projets et un doute sur la présence de milieux humides sur votre propriété, n’hésitez pas à consulter votre conseiller forestier à ce sujet.


Indicateurs primaires

  • Inondé

  • Nappe phréatique à moins de 30 cm

  • Ligne de démarcation de l'eau sur les troncs/roches

Indicateurs secondaires

  • Débris apporté par l'eau

  • Racines d'arbres hors sol ou en surface

  • Ligne de mousse sur les troncs


Si vous avez des projets et un doute sur la présence de milieux humides sur votre propriété, n’hésitez pas à consulter votre conseiller forestier à ce sujet.




Par : Julie Venne, ingénieure forestière




Sources

Rappel. (s. d.) "Les types de milieux humides". Récupéré de: https://rappel.qc.ca/fiches-informatives/milieux-humides/

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